La Grippe Espagnole – Août 1918
La Grippe Espagnole – Août 1918
Article paru dans le journal » Le Progrès : journal de l’arrondissement d’Orléansville » du 1 Août 1918.
L’épidémie actuelle mondiale de coronavirus fait fortement écho à ce que notre civilisation a déjà traversée au printemps 1918 et qui dura jusqu’à la fin de cette même année dans notre pays.

La grippe espagnole
Qu’est ce encore que cette nouvelle misère : la grippe espagnole ?
Une simple influenza, somme toute assez bénigne, mais bizarre de ce fait qu’elle se propage au printemps, rapide comme une épidémie.Il y a un mois, c’étaient les espagnols qui se mouchaient et éternuaient, de là le nom donné à cette affection.
A l’institut Pasteur, le docteur Legroux, interrogé sur ce qu’il pensait de cette grippe, a fait à l’un de nos confrères les déclarations suivantes :
Le mal n’est pas grave, dit-il en souriant. Il a débuté au front, au début du mois dernier.De Dunkerque aux Vosges, la plupart des soldats en furent atteints; les Allemands ne furent pas épargnés. Les symptômes sont : une fatigue générale, une certaine élévation de température pendant trois à cinq jours, et parfois un rhume de cerveau, une angine et c’est tout, la fatigue ensuite persiste pendant huit à quinze jours.
Cette grippe, vous le voyez, n’a pas de caractère particulier, elle est très contagieuse.La flambée a passé sur Paris au début de mai, puis elle gagna l’Espagne.
De là le renom qu’elle a gagné, et sans lequel aujourd’hui elle ne serait pas remarquée.
On apprécie toujours en France ce qui vient ou que l’on croit venir de l’étranger.
Le Progrès : journal de l’arrondissement d’Orléans-ville » du 1 Août 1918
On analysera plus tard que cette grippe était toutefois particulière par le nombre de personnes touchées et le nombre de décès qui reste une estimation encore aujourd’hui, de 20 à 100 millions.